mardi 23 avril 2024

Urgent premières spé: répétitions du mardi 7 mai

 Je serai présente au lycée dès 13h 45 pour faire répéter les textes à ceux qui sont disponibles, ensuite si tout le monde peut être présent à 14h45 nous filerons la totalité du spectacle, peut-être en extérieur si le temps le permet.

Que ceux qui voient mon message, le transmettent aux autres.

Si quelqu'un se sent le désir de créer l'affiche du spectacle , qu'il le fasse: Zone à étendre de Mariette Navarro, le 24 mai 2024 à la Comédie de Colmar.

Bonnes vacances!

lundi 22 avril 2024

Projet Encrages 4 Trois-Rivières à la Comédie de Colmar

 N'oubliez pas de réserver pour le projet Encrage 4:  en savoir plus


   
 

TROIS-RIVIÈRES !

 
 

texte Thierry Simon

mise en scène Achille Aplincourt et Thierry Simon

 
 

Imaginons. Les Jeux Olympiques d’hiver de 2034 auront lieu à Colmar. Toute la ville est en ébullition. La réunion publique annonçant la nouvelle s’annonce mouvementée ! Quelle manne en perspective pour certain·es ! Mais à quel prix, pour d’autres ? Et qu’en est-il des athlètes du quotidien ? Un serment olympique d’un genre nouveau, un défilé des athlètes pour le moins surprenant, des épreuves totalement inédites, des méthodes d’entraînement peu orthodoxes, des nuits fort agitées, rien, absolument rien ne sera occulté ! En fil rouge, on suivra l’épopée olympique d’un surprenant groupe de supporter·rices en provenance de Trois-Rivières-les-Blancs-Arpents.

avec Pauline Ameye, Anne-Sophie Arrault, Moussa Coulibaly, Garance Chavanat, Stéphanie Geoerger, Matthew Giamporcaro, Martine Gspann, Fadya Hakrash, Marie Jacquet, Naël Lickel, Ryan Linthal, Guillaume Miclo, Christine Nicolin, Milla Olderdissen

 
 

VE 10.05 à 20H

SA 11.05 à 18H

gratuit sur réservation


Pour sa quatrième édition, ce projet d’envergure mettant à l’honneur des comédien·nes amateur·rices, est placé sous le signe de l’olympisme et de l’humour.

Dirigé·es par Thierry Simon, auteur et metteur en scène, et Achille Aplincourt, comédien de la jeune troupe de la Comédie de Colmar, quatorze participant·es d’âges et d’horizons très divers se sont rencontré·es tout au long de la saison pour improviser, expérimenter, répéter, créer ensemble.

Ils et elles vous convient à découvrir le résultat joyeux de ce travail partagé.

 

Première Cours du vendredi 19 avril

 Sans Emilie, Rabia, Marylou et Aliénor

Echauffement:  marche neutre rapide avec passage au sol, saut et marche arrière pour entrer dans le travail.

exercice de cohésion de groupe: tout le monde s'allonge au sol côte à côte et celui ou celle qui est en bout de ligne roule sur le corps des autres, en se soutenant sur les mains pour ne pas peser: belle réussite pour presque tout le monde. Vous avez moins peur de la proximité de l'autre, acceptez davantage les contacts. bravo.

Autre exercice de cohésion et de coordination: en cercle ouloulalou chanté + A la claire fontaine , refrain à deux voix que nous pourrons utiliser dans le spectacle.

Distribution des paroles de Monde Nouveau de Feu Chatterton: entraînement à un play bac dansé.

Pour réviser: Clip de Monde Nouveau

paroles à retenir pour faire le play bac:

Paroles
Un vent, un grand vent nouveauSoufflait sur le pays très chaudementDans un bain, un bain de foule dévotÀ moitié ébahi, on se mouillait mollementLa glace fondait dans les Spritzs, c'était à n'y comprendre rienTout le monde se plaignait en ville du climat subsaharienOn n'avait pas le moral mais l'on répondait bienÀ tous les mots, les traits d'esprit du serveur central
Un monde nouveau, on en rêvait tousMais que savions-nous faire de nos mainsUn monde nouveau, on en rêvait tousMais que savions-nous faire de nos mainsZéro, attraper le BluetoothQue savions-nous faire de nos mainsPresque rien, presque rien
Le monde, le monde de demainOn le bégayait tous sans n'y comprendre rienÀ la loi nouvelle des élémentsQui nous foutait la frousse et les poils en même tempsLa clarté nous pendait au nez dans sa vive lumière bleueNous étions pris, faits, cernés, l'évidence était sous nos yeuxComme une publicité qui nous masquait le cielDes millions de pixels pleuvaient sur le serveur central
Un monde nouveau, on en rêvait tousMais que savions-nous faire de nos mainsUn monde nouveau, on en rêvait tousMais que savions-nous faire de nos mainsZéro, attraper le BluetoothQue savions-nous faire de nos mainsPresque rien, presque rien, presque rien
Se prendre dans les brasS'attraper dans les brasSe prendre dans les brasÇa on le pouvait
Un monde nouveau, on en rêvait tousMais que savions-nous faire de nos mains(Un monde nouveau, on en rêvait tous)(Mais que savions-nous faire de nos mains)

 

Article sur le groupe et son rapport à l'écologie 

Bout à Bout de Zone à étendre: chacun note ce qu'il a à faire à chaque moment du spectacle. A mettre dans le carnet de bord.

 Il faut aussi apprendre l'ordre des séquences. Nous verrons à quels moments nous placerons le play bac avec Emilie , peut-être avant Cabanes.

Ordre de passage des scènes à mémoriser:

1.Obscurité2.Renard-3.Embranchement-4.Mousse-5.Souche-6.Loup-7.Cabanes-8.Champignon-9.Contes- 10.Luna-11.Echo-12.Oiseaux-13.Songe-14.Charme-15 Incendie

 

Plaisir à danser sur Monde Nouveau.

Réviser En écho que nous n'avons pu travailler à fond à cause des absents.

Prévoir de répéter le mardi 7 mai l'après midi à partir de 14h même si c'est pour revoir chacun son texte. ce serait bien qu'à un moment de l'après-midi tout le monde soit présent.

Si quelqu'un pouvait m'envoyer sa conduite ce serait super!

mercredi 17 avril 2024

Angels in America: Le personnage d'Hannah, la mère de Joe, maman Pitt

 

Extrait : acte II, scène 8. Hannah

Après des échanges de plus en plus tendres entre Louis et Joe (II, 7), ce dernier, ivre, téléphone le soir-même d’une cabine téléphonique de Central Park à sa mère Hannah, pour lui révéler son homosexualité. Cet aveu émouvant le renverra malgré tout vers sa solitude.

Dans le film d’Arnaud Desplechin, procédé qu’il reprend salle Richelieu, la distance qui sépare Hannah de son fils Joe (ils se trouvent respectivement à Salt Lake City et à New York) et qui explique qu’ils doivent communiquer par téléphone est simplement suggérée, puisque les comédiens sont très proches l’un de l’autre sur scène. Il existe donc deux espaces distincts qui cohabitent sur scène, espaces qui sont signalés par la lumière et la place des acteurs. La mise en scène permet donc de souligner qu’il s’agit d’un moment intime malgré la distance. Arnaud Desplechin, cinéaste, semble s’appuyer ici sur la technique du split-screen, procédé couramment employé lors de conversations téléphoniques au cinéma, qui permet lui aussi de jouer sur le contraste distance-proximité.

Comment la scénographie permet-elle de donner à ce dialogue une dimension intimiste ?

Pour donner à la scène sa dimension intimiste et rendre la révélation de Joe plus forte, Desplechin s’appuie sur une lumière tamisée qui forme un cercle autour d’Hannah à jardin, lumière reprise par une petite lampe de chevet, et une semi-pénombre à cour, du côté de Joe. De nombreux plans serrés sur Christophe Montenez vont encore accentuer ce sentiment d’intimité.

L’espace de la mère, conformément aux recommandations de Tony Kushner, est encore une fois simplifié à l’extrême : la pièce d’où elle téléphone est représentée par un simple panneau recouvert de papier peint aux motifs floraux désuets. Un meuble à côté d’elle révèle un intérieur confortable et conventionnel.

Le fauteuil de cuir ancien, où se tient assise Hannah, permet de limiter ses déplacements : elle peut tout entière se consacrer à son échange avec son fils.

Les costumes

Montrez que les costumes des deux personnages permettent à la fois d’identifier la situation dans laquelle ils se trouvent mais aussi de mettre l’accent sur ce qui oppose la mère et le fils.

Le contraste entre la mère et le fils est patent : les deux costumes sont naturalistes mais indiquent toute la distance qui sépare les deux personnages. La mère est en chemise de nuit, en robe de chambre et en chaussons : elle a été réveillée par son fils au milieu de la nuit (il est deux heures du matin à Salt Lake City) et arbore une tenue des plus conventionnelles, parfaitement cohérente avec le moment de l’appel. À l’inverse, Joe est en costume de travail : sa tenue incongrue pour cette heure indique que quelque chose d’inhabituel se déroule. Les premières répliques de la scène vont confirmer cette incongruité, si bien qu’Hannah ira de surprise en surprise, suspectant son fils d’avoir bu et s’étonnant de sa présence à Central Park en pleine nuit (ce que marquent notamment les majuscules, les exclamatives et les points de suspension du texte).

Les objets

Qu’apporte à la scène la présence concrète des téléphones ?

Tout au long de la scène, les téléphones occupent une place centrale : c’est à partir d’eux que le jeu des comédiens va se développer. Leur présence sur scène met donc tout particulièrement en valeur la parole et les mots de vérité de Joe. Par ailleurs, les téléphones – tous deux datés – sont différents : celui de Dominique Blanc, un vieil appareil sans fil, est un téléphone d’intérieur, le fil de celui de Christophe Montenez rappelle une cabine.

Quand Joe lâche le téléphone alors qu'Hannah parle encore, cela exprime tout son désarroi de ne pas être entendu et reconnu et sa solitude.

Le son

Quel usage de la bande son Arnaud Desplechin fait-il dans cette scène ?

Les sirènes sont typiques de celles qu’on entend à New York : elles créent ainsi une atmosphère naturaliste (on ne voit pas Central Park mais on l’entend). On peut aussi entendre dans ces sirènes une allusion aux transgressions de Joe, transgressions particulièrement graves si l’on repense à son milieu d’origine. Par ailleurs, le silence de la scène met en valeur l’intensité de l’échange : un long silence au centre de la scène accentue encore cet effet. On peut noter à la fin une pièce pour cordes de Sébastien Trouvé particulièrement dramatique qui permet de créer une transition avec la scène 9.

Les types de jeu

Le jeu au téléphone apporte des contraintes : comment les deux comédiens parviennent-ils néanmoins à rendre la scène particulièrement vivante ?

Il est frappant de noter que les comédiens seront presque entièrement immobiles face au public tout au long de la scène. Cette contrainte liée à l’objet téléphone de l’époque permet aussi de renforcer l’intensité de l’aveu et de sa réception. En un sens, on peut dire que les personnages sont paralysés, foudroyés par ce qu’ils se disent et ce qu’ils entendent : un questionnement profond sur les relations affectives au sein d’une famille mormone où la pudeur est de règle. Cette parole est au cœur de la scène.

Par ailleurs, tout le jeu va se concentrer sur la voix et l’expression du visage. Passant de l’inquiétude, à l’étonnement enfin à l’incompréhension et à la colère pour Dominique Blanc, à une douceur triste liée à la gravité de l’aveu du côté de Christophe Montenez qui parvient à trouver des intonations d'enfant face à sa mère.

Le contraste entre les deux types de jeu est, là aussi, clair : la fragilité de Joe se traduit par une voix à peine audible, voilée par l’émotion tandis que sa mère, sûre de ses principes, va non seulement se lever au cours de la scène, mais aussi utiliser sa main gauche (bras plié, doigts écartés ponctuant de son déni chacune de ses affirmations) dans une gestuelle d’autorité. La scène est construite comme un lent crescendo où le moment de la révélation est savamment retardé jusqu’à la fin, fin qui entérine l’incommunicabilité entre mère et fils.

la mère semble plus préoccupée par le sort de la femme de Joe , Harper que par l'aveu de son fils. elle est dans le déni, ses paroles comme son silence sont d'une grande cruauté pour le fils.

Les références artistiques

À quel peintre américain l’image scénique produite peut-elle faire penser ?

Visuellement cette scène semble inspirée par le peintre des solitudes urbaines d’Amérique, Edward Hopper : on y retrouve ces personnages réalistes nimbés d’une lumière qui les isole dans une sorte de tragique ordinaire.

Edward Hopper 

Peintre de la solitude 

Penser à relire les scènes dans lesquelles intervient Hannah

Pistes de correction pour la partie 2 du bac blanc

 

Richard comédien et metteur en scène: "bête de scène"

Analyse du sujet.

Scélérat :personne   qui a commis ou est capable de commettre des crimes. Qui manifeste des intentions criminelles et perfides.

cf Figure du Vice des moralité médiévales. Connivence avec le public, figure issue du peuple

Richard comme un acteur joue des rôles :

Scélérat Ambitieux Tyran Séducteur,  Conciliateur,faux dévot, belle âme

voir la progression « avec de plus en plus d’énergie et d’intensité », se grise de son succès = « bête de scène » : performeur incroyable, conscient de sa puissance  de séduction et de manipulation, s'arrête après l'assassinat des neveux, dégringolade.

(Richard III est devenu une légende, une figure mystérieuse, une surface de projection pour les plus noirs desseins et perversions qui jalonnent l’histoire et la littérature. Richard III rappelle effectivement la figure du Vice dans le théâtre médiéval ainsi que celle du prince machiavélien, le tyran hypocrite par excellence. Richard III dépasse même son modèle avec ses faux-semblants, il en devient presque une caricature et donc une critique des préceptes du Prince. La figure de Richard III somme histoire et littérature de se fondre non seulement pour donner une leçon politique, mais également morale. Le cycle historique de Shakespeare, qui commence avec Le roi Jean et se conclut avec Richard III, est un système aboutissant à l’exorcisme du mal. La perdition de l’« Antéchrist » qu’est Richard III et le triomphe du Bien, incarné par le personnage de Richmond, lavent le meurtre de Richard II, considéré comme un crime contre Dieu. Exorcisme ordonné, symétrique, entonnoir vers l’Enfer pour Richard III, construit de ses propres mains. Dans ce schéma dramatique, la mort de Richard III est non seulement un retour à l’ordre, mais elle représente aussi la fin de la période sombre de la guerre des Deux- Roses à l’échelle de l’histoire de l’Angleterre. Richard III évolue donc sous les auspices d’une histoire cyclique, d’une histoire providentielle, du Grand Mécanisme comme dirait Jan Kott4, qui entrent en tension avec la quête narcissique du protagoniste, mettant d’autant plus en valeur son individualité et sa psychologie tortueuse.)

1.repérage des scènes ou des momentsoù Richard joue la comédie ou l'orchestre.

Détermination à jouer le vilain : le scélérat.scène 1

Langage mensonger pour séduire Lady Ann : étonnement devant son pouvoir de séduction dans la tirade qui suit. ( celle dite par flavie) P 87

Citations possibles : hypocrisie de la scène 3 p 117 tirade d’ishaana

P63 attitude avec Clarence : « Allez, votre emprisonnement ne sera pas long./je voos délivrerais ou me livrerai à votre place:/En attendant, prenez patience.

Va fais le sentier par lequel tu ne reviendras pas/ simple, naif Clarence, je t’aime tant/ que je veux d’ici peu envoyer ton âme au ciel

La comédie de l’affliction devant la tête d’Hastings p 225

Scène 5 avec Buckingham : la comédie à jouer au maire.

Scène VII la comédie de la dévotion ( Richard Tartuffe.) p235 P229

2.  Dans les mises en scène étudiées : intronisation de Richard rock star chez Thomas Jolly : dès le début naissance des dessous, maître des lumières : projecteurs,. Chansons reprises dans le théâtre : Ima dog, grand spectacle avec laser et chorégraphie.le rôle du micro dans les mises en scène.

Chez Ostermeier : Lars Eidinger » bête de scène », lui-même rocker, présence corporelle fascinante : complicité avec le public immédiate, adresse à la salle, fait parfois son show en interrompant le spectacle, nudité pour séduire Lady Ann : exhibition assumée, joue le personnage îeux en col roulé noir mais montre qu’il joue, besoin d’être admiré, inquiétant et séducteur à la fois, rôle du micro aussi . «  Je veux que le public me voie faire l’acteur…comme face à un enfant ou une bête sauvage.Le public ne doit se savoir en sécurité sur son siège quand il vient nous voir. »

3. Projet personnel de création du personnage : quelle distribution pour Richard ? Quelles indications de jeu ? quel projet scénographique pour mettre en avant le sens du spectacle, le show man, quel costume dans les scènes concernées ? Mise en scène de certaines scènes choisies. (possibilité d’une forme proche de celle que nous avons mise en scène dans A l’enseigne de Richard : un cabaret avec Richard en Monsieur Loyal.

Préparation à Quartett d'Heiner Müller, mise en scène Jacques Vincey: mardi 16 avril à 19H

 Coup de théâtre à la Comédie de Colmar

Site du théâtre Olympia : plusieurs videos dans lesquelles jacques Vincey explique la création de la scénographie et des costumes.

Dossier artistique 

Dossier pédagogique à consulter avec profit pour savoir qui était Heiner Müller, se remémorer Les Liaisons Dangereuses de Laclos.

Surtout Quartett lu par Jeanne Moreau et samy Frey au Festival d'Avignon à savourer!

Les Liaisons Dangereuses: en 10 épisodes de 20mn

Article intéressant: Quartett, le désir du vide

lundi 15 avril 2024

Portrait de Richard III en scélérat

 Lire cet article qui peut être très utile pour consolider vos connaissances sur Richard III: I'm determined to prove a villain

Richard, un personnage tragique?

 Un intéressant article à lire quoi que long: Pour une définition du héros tragique dans RIchard III

Une bonne synthèse sur différents aspects du personnage. Le plan est particulièrement éclairant si on vous demande de construire le personnage de Richard. Utile pour réviser.

Richard pop star chez Thomas Jolly i'm dog

 Après avoir manipulé l’opinion publique, le Maire de Londres et les spectateurs du théâtre, Gloucester devient enfin Richard III. Thomas Jolly donne à voir les célébrations de ce couronnement en ajoutant un intermède musical. 

Le texte de la chanson reprend précisément des passages clés de la pièce. 

Le couplet « To take is not to give » est une réplique de Lady Anne dans la scène 2 de l’acte I. 

Le principe des métaphores bestiales et dégradantes que l’on assène à Richard dans l’ensemble de la pièce est réutilisé avec humour par le personnage, qui se délecte de son statut de « monstre ». 

Lors du concert, à la manière d’une rock star, Thomas Jolly sollicite le public, qui se laisse prendre au jeu. De même que nous avons participé à son élection lors de l’acte III, scène 7, à l’instar du maire fantoche, nous participons aux festivités du couronnement. Ce dispositif fait écho à celui proposé par Shakespeare à plusieurs reprises. La pièce est en effet ponctuée de monologues dans lesquels Richard s’adresse directement aux spectateurs. Richard y dévoile ses plans, les prend à témoin de ses qualités d’orateur, les effraie et les fait rire. Il les piège et les place dans une position moralement inconfortable : ils sont du côté du méchant, du « monstre ». Notons enfin que les pièces de Shakespeare se terminaient très souvent par une « jig », un moment de danse partagé avec le public. Cette tradition est reprise à l’heure actuelle au New Globe Theatre de Londres. Thomas Jolly mêle les références et propose, lui aussi, un moment de partage festif avec le public ; mais ce moment raconte aussi l’avènement d’un tyran. Nous pouvons finalement tous nous laisser prendre au piège d’un démagogue.

chanson making of 

Texte de la chanson du concert d’intronisation, I’m a dog (début à 02:19:21)

I have no brother I am like no brother
I have that nither pity, love nor fear
Oh Jesus, bless us I was born with teeth
Down, down to hell and suy I sent thee hither

To take is not to give
To take is not to give
To take is not to give
To take is not to give

All seeing heaven, what a world is this?
Who is so gross that cannot see this, palpable device?
Yet who so bold but says he sees is not?
Bad is the world and all will come to nought.

Refrain

I am a dog
I am a toad
I am a hedgehog
A foul stigmatic
Lizard’dreadful stings
I am a dog
I am a toad
I am a hedgehog
A bottled spider
I am a monster

(repris par le public)

I am a dog
I am a toad
I am a hedgehog
A foul stigmatic
Lizard’dreadful stings

Source : Thomas Jolly d’après le texte Richard III de William Shakespeare

Les paroles de cette chanson qui vient clore la première partie du spectacle (fin de l’acte III) sont tirées de différentes scènes qui précèdent. Ainsi « to take is not to give » est une phrase prononcée par lady Anne quand elle tombe sous le charme de Richard au début de l’acte I, les questions que Richard III prononce après avoir interpellé le public par ces mots en le pointant du doigt : « You choose me as your king, I have some questions » (All

seeing heaven, what a world is this? Who is so gross that cannot see this, palpable device? Yet who so bold but says he sees is not? Bad is the world and all will come to nought) sont celles posées au public lors de la scène du greffier.

En pleine interprétation, la musique s’arrête brusquement et Richard demande au public, qui approuve bruyamment « Are you still with me? », avant de reprendre, puis à nouveau il s’interrompt pour inviter le public, qui rythme la musique de ses applaudissements, à reprendre le refrain avec lui.

À la fin de la chanson, un personnage à moitié nu, à tête de sanglier, symbole de Richard, vient à l’avantscène, se tourne dos au public à qui il montre ostensiblement son fessier avant de lui faire des doigts d’honneur. Ainsi le public est-il renvoyé à sa complicité coupable dans l’ascension de Richard au trône, et le peuple – rôle que la mise en scène de Thomas Jolly a fait jouer aux spectateurs –, à l’accession d’un homme au pouvoir dont il sera au final la victime.

Cependant, de même que son emprise sur les hommes et les femmes se perd peu à peu une fois qu’il est roi, de même le caractère privilégié de son lien avec le public finit par être remis en question par les choix mêmes de mise en scène. L’analyse des relations établies avec le public lors de l’acte V est à cet égard éclairante :

c’est directement au public que Richmond, alors seul en scène, s’adresse quand il apparaît à l’acte V avec ces mots : « Compagnons d’armes, et mes très dévoués amis, meurtris sous le joug de la tyrannie 9 ». C’est encore au public qu’il déclare au moment de lancer la bataille : « (…) Bien-aimés compatriotes, souvenez vous de ceci : Dieu et notre bon droit combattent à nos côtés. » Et si Richard enchaîne en apostrophant ainsi directement les spectateurs : « N’oubliez pas qui vous devez affronter : une horde de vagabonds, de crapuleset de pleutres, écume de Bretons, misérables bouseux », c’est vers le public que Richmond, après la mort de Richard, se tourne une dernière fois pour dire « À présent nos blessures civiles sont fermées, la paix revit ».

 

 

Beaumarchais contemporain du peintre Fragonard et du libertinage: analyse du tableau Le verrou

 Exemple le tableau intitulé Le verrou

Video qui explique le tableau: Qu'est-ce qui se cache sous ce tableau?

Daniel Arasse : Histoires de peintures :

"Sur la droite, un jeune homme enlace une jeune femme et de la main droite pousse le verrou du bout du doigt, ce qui est assez irréaliste. La jeune femme serrée contre lui se pâme et le repousse. Toute la partie gauche du tableau est occupée par un lit dans un extraordinaire désordre : les oreillers épars, les draps défaits, le baldaquin qui pend… Un spécialiste de Fragonard a eu cette formule admirable pour décrire le tableau : à droite le couple et à gauche rien (..).

Effectivement, il n'y a pas de sujet dans cette partie du tableau, juste des drapés, des plis, donc finalement de la peinture. En observant les oreillers du lit, Daniel Arasse remarque que leurs bords sont anormalement dressés, comme des pointes vers le haut. En regardant dans la direction de ces pointes, il voit que dans le baldaquin s'ouvre légèrement un tissu rouge, avec une belle fente allant vers l'obscur. (…) Ce repli noir dans le tissu rouge peut cependant avoir du sens par rapport à ce qui va se passer, d'autant plus que le drap de lit qui fait l'angle au premier plan jouxte la robe de la jeune femme et est fait du même tissu que cette robe. Si vous regardez bien cet angle c'est un genou.

Il apparaît donc que ce rien est l'objet du désir ; il y a le genou, le sexe, les seins de la jeune femme, et le grand morceau de velours rouge qui pend sur la gauche et qui repose de façon tout à fait surréaliste sur une double boule très légère avec une grande tige de velours rouge qui monte.
"

Pour Daniel Arasse cela ne fait aucun doute, c'est une métaphore du sexe masculin.

Mais le critique d'art insiste bien aussi sur le fait que tout ce qu'il peut dire de ce rien qui occupe la moitié du tableau, c'est que c'est un lit à baldaquin en désordre. S'il commence à nommer les choses alors son discours se teinte d'une vulgarité qui ne correspond pas du tout au tableau. Etre confronté à l'innommable est ce qui l'a passionné dans ce tableau. Nommer le lit comme genou, sexe, sein, sexe masculin dressé, est scandaleux, car c'est précisément ce que ne fait pas le tableau. Il ne le dit pas, ne le montre même pas, au spectateur de le voir ou non.

Pour Daniel Arasse, le spectateur est confronté à l'innommable, non parce que la peinture est dans l'indicible, ce qui impliquerait une notion de supériorité, mais parce qu'elle travaille dans l'innommable, dans l'en deçà du verbal. Et pourtant, ça travaille la représentation. Mais dès que les choses sont nommées, elles perdent cette qualité d'innommable de la peinture elle-même.

Daniel Arasse : Histoires de peintures : p. 316 et suivantes

Jean-Pierre Vincent se souviendra de l'atmosphère libertine et galante de Fragonard dans le choix de son décor de l'acte II: la chambre de la Comtesse ainsi que dans les costumes qui évoquent l’époque . la sensualité des femmes est mises en valeur par les vêtements et les corsets qui font pigeonner les seins. 

Nombreuses scènes d'intimité dans la pièce:La Comtesse à sa toilette, qui "chiffonne" avec sa suivante par exemple.

Le fils de Fragonard a lui-même produit une gravure illustrant la scène de Chérubin:la romance de Chérubin

Beaumarchais s'inspire aussi de La conversation espagnole de van Loo 

Il est important de se souvenir que les scénographies et costumes , parfois les compositions et postures sont inspirées par la peinture. Le scénographe de Vincent,  Jean-Paul Chambas est aussi un peintre.

La pièce de Beaumarchais est par ailleurs proche de la parution des Liaisons dangereuses de Laclos dont vous verrez une réécriture par Heiner Muller. 

 

Le rôle du public dans la mise en scène de Thomas Jolly

 

Le rôle du public dans Richard :


Les adresses directes au public sont multiples au cours de la représentation

Le choix d’ouvrir le spectacle par le monologue de Richard tiré de l’acte III de la troisième partie d’Henry VI, au-delà de la continuité qu’il souligne entre les deux pièces, n’est pas neutre quant à la première perception qu’a le public du personnage. Par ce choix de texte, Thomas Jolly nous présente un Richard confessant douloureusement, face au public, qu’il n’a pas la moindre illusion sur sa personne, souffrant de ce corps qui lui interdit les plaisirs de l’Amour (« Je chercherai mon Ciel dans les bras d’une femme ? (...) Pensée pathétique ! (...) L’Amour m’a renié dès le ventre de ma mère »). Plus encore, par ce texte, le public comprend que ce sont ses tares physiques qui conduisent Richard à la quête effrénée du pouvoir (« Eh bien, puisque cette terre ne m’offre d’autre joie que celle de commander, de réprimer, de dominer quiconque est mieux fait de sa personne que moi, mon Ciel à moi sera de rêver à la Couronne, et tant que je vivrai de tenir ce monde pour l’enfer »).
Ainsi, le public est d’abord le témoin des souffrances intimes de Richard avant d’être celui de ses turpitudes, et ainsi Thomas Jolly introduit-il les éléments d’une compassion première possible pour son personnage.
Le rapport au public prend très vite une tournure plus singulière qu’une simple adresse. Lors des serments
d’amitié demandés par le roi Édouard IV 5 , Richard, après les avoir scellés en embrassant ostensiblement
la reine, lord Buckingham, Dorset, Rivers et Hastings, finit par descendre dans le public et demande à un
spectateur s’il veut bien faire la paix avec lui, demande à laquelle le spectateur généralement acquiesce, en acceptant le baiser de Richard.
Et lors de la scène où un greffier habillé en homme d’Église raconte comment il a été chargé de rédiger
l’acte d’accusation d’Hastings avant même que ce dernier ne soit inculpé ou interrogé, c’est au public qu’il
s’adresse pour dire « le monde est corrompu ».
Toutefois, c’est évidemment la scène 6 où le maire vient visiter Richard dans sa demeure qui est la plus
éclairante du rôle du public dans cette mise en scène. Thomas Jolly fait dire au maire, qui s’adresse alors
au public alors que les lumières de la salle s’allument « Voyez tous ces citoyens qui nous ont devancés » 7 .
Juste avant, Catesby vient de raconter à Richard comment il a fait acclamer son nom par « quelques servi-
teurs et apprentis sur commande » lors d’une assemblée du peuple. Et pourtant, lorsque Richard déclare
« je soupçonne que j’ai commis quelque offense qui semble déplaire à la cité et que vous venez me repro-
cher mon erreur », Thomas Jolly fait dire au maire : « oh non, non pas du tout » et se retournant alors vers le public, il l’invective par ces mots « dites-le ! dites-le ! ». Le public, témoin de la manipulation, en devient alors victime parfois manifestement consentante : il est fort probable que certains spectateurs aient lancé des « non » à ce moment lors de la représentation à laquelle auront assisté les élèves.
Le « nous » utilisé par Buckingham, que le public sait alors complice des conspirations de Richard, inclut
dès lors les spectateurs vers qui il se retourne fréquemment 8 .

Quand Buckingham, tourné vers le public, profère : « De concert avec les citoyens je viens émouvoir
votre grâce », le metteur en scène Thomas Jolly fait alors intervenir un personnage qui n’est pas présent
dans le texte de Shakespeare, un citoyen dont le rôle est confié à l’actrice interprétant précédemment
Marguerite et que les élèves auront sans doute reconnue malgré le changement de costume, aux cris de :
« Non ! Non ! Tous les citoyens ne sont pas de concert. Usurpation ! Usurpation ! Il n’est pas légitime. (...)
Manipulation politique ! » Un nouveau complice de Richard intervient alors, surgissant du public et affirme
(en s’adressant à Richard) : « Vous dites qu’Édouard que notre courtoisie appelle le prince est le fils de votre frère, Nous (se retournant alors vers le public), nous le disons aussi, Oui ? » et il interpelle alors le public pour lui faire dire « oui » avec lui. Il enchaîne alors « prenez pour votre royale personne le bénéfice de la dignité qui vous est offerte, (et en s’adressant au public par des mots qui une fois encore n’apparaissent pas dans le texte original) sinon pour nous votre peuple, du moins pour ramener votre noble lignée dans la voie de la succession véritable ». Tous, Buckingham, Ratcliffe et le maire, se retournent alors vers le public qu’ils convient à applaudir, et nombre de spectateurs se prêtent à ces applaudissements de bonne grâce.
Puis c’est au tour de Catesby de surgir au cœur du public, qui affirme « Eh bien sachez-le, que vous acceptiez ou non notre requête, le fils de votre frère ne sera jamais roi, nous planterons quelque autre sur le trône pour la disgrâce et la ruine de votre maison ; et dans cette résolution nous vous quittons. (Et s’adressant alors aux spectateurs autour de lui) Venez, citoyens, citoyennes, levons-nous, nous vous quittons ».
Richard fait mine alors de céder à la demande. Avant qu’il ne réapparaisse à l’avant-scène, le maire
demande aux spectateurs « accueillez-le comme il se doit, agitez les fanions (...) prenez les écharpes » et
de fait, certains spectateurs s’exécutent. Et sa réapparition est accueillie par une salve d’applaudissements des spectateurs.
Le concert qui marque la scène du couronnement constitue l’apogée de ce parcours de manipulation.